Synthèse de l’étude de l’AMF – Stimuler l’investissement de long terme en actions

Synthèse de l’étude de l’AMF – Stimuler l’investissement de long terme en actions

Synthèse de l’étude de l’AMF – Stimuler l’investissement de long terme en actions 150 150 Synergies

Les raisons qui expliquent la faible détention d’actions chez l’épargnant français sont multiples. Crises boursières successives, difficulté de se projeter sur un horizon de placement long terme ou encore aversion aux risques … Les Français doivent s’armer de courage pour se hisser à travers les premiers obstacles. Alors même que la nécessité de prévoyance est grandissante et que les placements en actions se prêtent relativement bien à cet usage.

Nous vous proposons ci-après, par le biais d’une étude menée par l’AMF et l’institut Kantar TNS auprès d’épargnants de 30 à 45 ans, de découvrir les résultats d’une analyse comportementale, notamment sur le faible investissement de long terme en actions.

Cette étude nous a permis d’observer l’attitude des Français face à leur épargne, et quel comportement adoptaient-ils envers ces typologies d’actifs. Afin de mieux appréhender les barrières à l’entrée, qui rendent les épargnants sceptiques à l’usage de valeurs mobilières.

Nous verrons par la suite, les leviers pédagogiques qui permettraient de faire évoluer les croyances et attitudes des Français. Et ce, pour qu’ils aient toutes les clefs en main pour mieux mesurer les choix d’investissement qui s’offrent à eux, et ainsi mieux diversifier leur épargne à long terme.

 

1 – Le contexte

Un taux d’épargne élevé

Les Français dégagent environ 15 % de leur revenu disponible brut pour les dédier à l’épargne. Ce taux représente une moyenne stable depuis 30 ans et se révèle relativement haut, vis-à-vis de ses homologues européens.

Les principaux objectifs d’épargne

Interrogés sur leurs motivations à l’épargne, la grande majorité des sondés ont répondu constituer une réserve de précaution en cas de dépenses imprévues pour 42 %. Une épargne qui s’inscrit dans une dynamique de prévoyance afin de se protéger contre un « coup dur ». Qui pour la plupart, doit rester liquide et sécurisée.

Pour 1 personne sur 4, l’épargne investie répond à un désir d’assurer ses vieux jours en limitant le risque éventuel de dépendance, par la constitution d’un patrimoine à échéance de la retraite.

Les placements retraite peu développés

La France dispose d’un système public de retraite par répartition très pointu. À contrario les pays, dans lesquels les pensions publiques sont relativement moins importantes, ont un système d’épargne retraite bien plus développé (notamment les fonds de pension par capitalisation investis en actions).

Et pourtant nombreux sont les français inquiets du montant de leur pension future et conscients de la nécessité d’épargner individuellement.

Une récente enquête chez les moins de 50 ans révèle que, seules 2 personnes sur 10 estiment qu’ils auront suffisamment de capitaux pour vivre correctement. Parmi eux, la moitié dit épargner pour la retraite, mais seulement 23 % régulièrement.

Il en ressort de manière générale que l’immobilier est perçu comme un bon moyen d’épargner pour sa retraite pour 45 % des actifs contre 12 % pour les valeurs mobilières.

Au demeurant les placements dédiés à la retraite sont faiblement utilisés et une grande partie des contrats a été souscrite dans un cadre professionnel.

L’allocation des épargnants

Les supports les plus plébiscités par les ménages français sont les livrets bancaires (livrets d’épargne et épargne logement) suivis de l’assurance-vie, représentant à eux deux 85 % des encours des placements financiers.

C’est au total environ 77 % de l’encours des placements financiers des ménages qui se trouvent placés sans risque.

La moitié des détenteurs d’assurance-vie affirment qu’elle répond simultanément à un objectif de préparation à la retraite, pour « faire face aux imprévus » et transmettre un patrimoine.

Contrairement à une hausse croissante des détentions d’assurance-vie au sein des ménages, la détention de valeurs mobilières est fluctuante.

Elle représente actuellement 15 % de l’épargne financière des ménages, et 23 % en intégrant les unités de compte dans le cadre des assurances-vie.

La détention d’actions avait généralement baissé lors des années 2000, mais semble avoir rebondi en 2017. Elle représentait 13,8 % de l’actif financier des ménages en 2008, 6,2 % à son plus bas en 2016, pour remonter à 7,6 % en mars 2017.

Leur détention s’effectue majoritairement de manière indirecte, par le biais des placements collectifs type OPCVM et SICAV (y compris dans le cadre de l’épargne salariale).

On observe que les ménages les plus aisés investissent plus en actions.

2 – Les freins à l’investissement de long terme en actions

Au travers des travaux réalisés par les chercheurs Luc Arrondel du CNRS et André Masson du CNR, l’enquête Pater a permis de mesurer le comportement individuel de plus de 3 600 français, provenant de différents domaines, face au risque et aux perspectives à venir.

Selon eux, les choix en matière d’épargne dépendent de trois grands types de facteurs :

  • Les ressources disponibles de l’individu
  • La perception de l’environnement et les anticipations futures
  • Les préférences de l’individu à l’égard du risque et du temps

L’étude constate que les épargnants n’ont pas le même rapport à l’argent, et sont ainsi soumis à des biais cognitifs et comportementaux applicables à leur choix d’investissements.

Les anticipations sont pessimistes

La conjoncture économique est suivie de près par l’épargnant. Les crises financières successives durant ces 15 dernières années ont contribué à dresser un panorama méfiant des ménages envers le système financier actuel.

De manière générale, les Français pensent que les crises financières ont eu ou auront des conséquences négatives importantes, notamment sur leur épargne et leur patrimoine ou sur leur situation financière comme le pouvoir d’achat.

Le marché boursier est un des premiers pointé du doigt, avec des anticipations moyennes de rendements futurs au plus fort de la crise, très pessimistes.

En 2007, la majeure partie des ménages prévoyaient une baisse de la bourse pour les 5 années suivantes.

Il s’avère qu’un climat d’incertitude est peu propice à l’engagement long terme et viendra alimenter l’« épargne de précaution » ainsi qu’un arbitrage entre les consommations immédiates et l’épargne chez l’individu.

Les freins psychologiques exprimés par les épargnants

La notion d’épargne long terme chez les épargnants est quasi-inexistante. Le plus souvent, l’approche naturelle se fait en fonction des produits et de ses objectifs et non selon une optique de durée.

Ainsi l’épargne de long terme est corrélée à implication et engagement, en opposition avec la notion de plaisir.

La plupart du temps, elle se réfère avant tout à l’assurance-vie voir des comptes épargne-logement mais en aucun cas à de l’épargne en actions.

L’approche face à l’investissement en actions est souvent synonyme de placement court terme et rarement évoqué comme un produit de long terme.

La grande majorité considère les actions comme des produits risqués, aléatoires et non rentables avec un risque qui ne se réduit pas dans la durée.

De plus, elle connote avec une épargne non liquide et bloquée qui est réservée aux initiés non compatible à leurs attentes.

Les Français préfèrent les placements sans risque

Globalement, les Français présentent une forte aversion aux placements risqués. Les épargnants préfèrent les perspectives de gains plus sûrs à un gain plus élevé mais plus incertain.

Les résultats montrent que 70 % des personnes placent toutes leurs économies sur des placements sûrs. 30 % vont placer à moindre proportion, une petite partie de leur épargne sur des placements risqués. Et une infime partie placera une grande partie de leurs économies sur des placements risqués.

Trois mimiques comportementales ont pu être identifiées et peuvent en partie expliquer la faible détention d’actions et leur recul face aux placements de long terme.

Le premier est la « myopie ». L’épargnant suit très fréquemment ses activités financières, il vise davantage le futur proche au futur éloigné.

Le deuxième est le « biais de disposition ». Les investisseurs, par leur degré d’impatience, sont parfois amener à effectuer des arbitrages hâtifs ou tardifs, qui ont pour répercussion de minimiser le rendement du portefeuille.

Le troisième est la « préférence pour le présent ». La difficulté de planification des investisseurs ainsi que les préférences individuelles pour le présent influent sur leur capacité à épargner et de se projeter sur le long terme.

  • Les leviers pour stimuler l’épargne de long terme en actions

L’un des premiers constats concernant l’épargne de long terme est le manque de connaissances des individus à l’égard d’un univers qui peut leur paraître flou, opaque, technique et peu accessible.

Informer pour permettre la prise de conscience

 Selon les chercheurs, l’éducation financière aurait un impact positif sur la capacité à planifier un effort d’épargne sur le long terme et sur la propension à prendre du risque.

Le manque de connaissances financières pourrait en partie expliquer la timidité des ménages à investir leur épargne sur les marchés financiers.

Une pédagogie de l’investissement en actions devrait commencer par expliquer en priorité ce qu’est l’épargne de long terme (sa durée, ses objectifs et les produits associés).

Puis centrer ces concepts en fonction de l’intérêt individuel de l’épargnant. C’est-à-dire cerner leur situation et analyser leur besoin d’épargne pour mettre en place la stratégie.

Déconstruire les idées reçues

Il est difficile de déconstruire des idées reçues notamment quand il s’agit de faire évoluer ce qui est profondément ancré. Des a priori exprimés tant bien sur le « pourquoi » du « comment ».

En dehors des rendements positifs constatés sur les placements en actions à horizon 25 ans, qui plus est supérieur à ceux d’autres placement, l’opportunité d’un investissement sur ces actifs permet de financer l’activité et ainsi accentuer la croissance réelle des sociétés dans lesquelles vous investirez.

De plus, il existe plusieurs stratégies à mettre en place afin de limiter le risque de perte en capital, bien qu’existant.

A titre indicatif, les versements périodiques, la diversification géographique et d’actifs ou l’investissement via des placements collectifs, le tout appuyé par des simulations, permettent de manière générale d’assurer sérénité, sécurité et continuité lors de vos placements.

Faites-nous part de votre expérience

Nous ne pouvons malheureusement pas aborder toutes les thématiques qui seraient susceptibles de vous amener de nouvelles questions ou précisions. Pour aller au-delà de ces obstacles, vous êtes invités à nous faire partager les points qui ont retenus votre attention et les situations complexes qui vous entourent afin que nous puissions vous expliquer concrètement les différentes solutions qui pourraient être envisagées, dans l’optique de vous amener plus de transparence et d’enthousiasme dans la démarche patrimoniale que vous entamerez ainsi que dans les choix d’investissements que nous pourrions vous soumettre.